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Les grands auteurs

Bela Balassa (1928-1991)

Bela Belassa est un économiste hongrois, né en 1928 à Budapest et mort à Washington en 1991. Il était diplômé en droit de l’université de Budapest et en économie de l’université de Yale. Il a enseigné à l’université Johns Hopkins et a été conseiller auprès de la Banque Mondiale. Il a notamment élaboré une typologie des étapes de l’intégration économique régionale dans The theory of economic integration (1961). Il distingue, par ordre croissant d’approfondissement, la zone de libre-échange, l’union douanière, le marché commun, l’union économique et l’intégration économique complète.

La zone de libre-échange (free-trade area) est caractérisée par une libre circulation des marchandises entre les Etats partenaires. L’union douanière (customs union) reprend le même principe, mais y rajoute la fixation par les Etats-membres d’un tarif extérieur commun. Le marché commun (common market), quant à lui, va plus loin que l’union douanière dans la mesure où la libre circulation en son sein ne se cantonne pas seulement aux biens, mais concerne aussi les travailleurs, les services et les capitaux. Dans une union économique (economic union) le marché commun se combine avec l’harmonisation des politiques économiques. Enfin, l’intégration économique complète (complete economic integration) parachève l’étape précédente en unifiant les politiques monétaires, fiscales, sociales et en mettant en place des interventions économiques contra-cycliques.

Dans son ouvrage, Balassa s’intéresse aux effets statiques aussi bien que dynamiques de chaque degré d’intégration économique régionale.

 

Jeffrey Frankel (1952)

Jeffrey Frankel est un économiste américain né en 1952 à San Francisco. Il est professeur à l’université de Harvard et a été un des conseillers économiques du président Bill Clinton. Il a contribué à la théorie des zones monétaires optimales au travers d’un article publié en collaboration avec Andrew Rose : « The Endogeneity of the Optimum Currency Area Criteria » (Economic Journal, n°108, 1998). Les auteurs rompent avec l’analyse traditionnelle des zones monétaires optimales en ne s’intéressant pas à leurs critères de viabilité ex ante mais ex post. Pour eux, la création d’une monnaie unique est susceptible de contribuer à faire émerger une zone monétaire optimale. A l’appui de leur démonstration, ils étudient vingt-deux pays industrialisés sur trente ans et utilisent des indicateurs rendant compte des échanges commerciaux entre eux et de leur position dans le cycle des affaires. Ils prouvent ainsi que les flux commerciaux supplémentaires générés par l’adoption d’une monnaie unique aident à la synchronisation des cycles d’affaires, amenuisant la probabilité d’un choc asymétrique dans la zone.

 

Peter Kenen (1932-2012)

Peter Kenen était un économiste américain né à Cleveland en 1932 et décédé en 2012. Il a été professeur à l’université de Princeton. Dans « The Theory of Optimum Currency Areas: an Eclectic View » (in Mundell Robert et Swoboda Alexander [dir.], Monetary Problems of the International Economy, 1969), Kenen identifie deux critères d’optimalité d’une zone monétaire. En premier lieu, la zone monétaire doit correspondre à une « zone budgétaire optimale ». En effet, pour composer un policy-mix pertinent, qui puisse notamment résorber les chocs asymétriques, il faut que les zones d’application de la politique monétaire et de la politique budgétaire coïncident. En second lieu, Kenen affirme que la viabilité d’une monnaie unique est facilitée lorsque les pays connaissent une production diversifiée (il s’éloigne ici des travaux de Mundell). Il le démontre en trois points. Tout d’abord, une économie nationale diversifiée est moins exposée à la modification de ses termes de l’échange qu’une économie fortement spécialisée. Ensuite, une économie nationale diversifiée pourra mieux amortir les conséquences en termes de chômage d’un choc de demande affectant ses exportations. Enfin, une économie nationale diversifiée, mieux protégée des chocs externes qu’une économie spécialisée, stabilise la formation de capital. En cas de crise sectorielle, elle peut ainsi procéder à une réallocation de l’investissement dans les domaines non touchés.

 

Paul Krugman (1953)

Paul Krugman est un économiste américain né en 1953. Il enseigne à l’université Princeton et a reçu le Prix Nobel d’Economie en 2008. Il est l’un des auteurs phares de la nouvelle théorie du commerce international. Dans Geography and Trade (1991), Krugman s’intéresse aux logiques de localisation de la production. Il estime que l’intégration économique, loin de générer un saupoudrage des activités sur tout le territoire et donc une diversification des économies, tend au contraire à spécialiser les régions. Cela a des incidences sur la théorie des zones monétaires optimales puisque Krugman montre qu’il peut y avoir, dans les ensembles économiques intégrés, recrudescence de chocs asymétriques.

 

Ronald McKinnon (1934)

Ronald McKinnon est un économiste américain, professeur à l’université de Stanford. Il a entre autres travaillé sur les zones monétaires optimales. Dans « Optimum Currency Areas » (American Economic Review, vol. 53, 1963), il défend l’idée selon laquelle une monnaie unique est viable si les pays qui l’adoptent ont une forte ouverture commerciale entre eux. En effet, plus des économies commercent entre elles et sont dépendantes de ce commerce, plus elles ont intérêt à fixer leurs taux de change. Cela permet d’amoindrir les fluctuations internes des prix générées par les chocs de demande.

 

Robert Mundell (1932)

Robert Mundell est un économiste canadien. Il a reçu le Prix Nobel d’Economie en 1999. Ses travaux portent avant tout sur les dynamiques monétaires internationales. Il a notamment montré, au travers du « triangle d’incompatibilité », qu’un pays ne pouvait bénéficier simultanément de l’autonomie de sa politique monétaire (c’est-à-dire, sa capacité à réguler lui-même l’évolution de sa masse monétaire et le niveau de ses taux d’intérêt), de parités fixes avec le reste du monde et de la libre circulation des capitaux (à savoir, la possibilité pour les capitaux financiers de se déplacer sans contrôle des changes). Mundell soutient que seuls deux objectifs sont soutenables en même temps.

Par ailleurs, il est le « père » intellectuel de la théorie des zones monétaires optimales (Mundell Robert, « A Theory of Optimum Currency Areas », American Economic Review, vol. 51, 1961). Il s’intéresse en effet à la définition des aires adéquates de circulation d’une monnaie unique. Celles-ci doivent correspondre à des zones de spécialisation productive, dans lesquelles la relative homogénéité du facteur travail permet sa libre circulation. Ainsi, les économies parviennent à résorber les chocs asymétriques qui les frappent grâce à la mobilité des travailleurs. Elles ne sont donc pas tentées de recourir à l’instrument du taux de change, qui peut être alors transféré à un niveau supranational. En application de cette théorie, Mundell affirme que les espaces nationaux ne constituent pas obligatoirement des zones monétaires optimales.

 

Andrew Rose (1959)

Andrew Rose est un économiste américano-canadien né en 1959. Il est professeur à l’université de Berkeley. Avec Jeffrey A. Frankel, il a permis de renouveler la théorie des zones monétaires optimales (voir la notice de Jeffrey A. Frankel).

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