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Les grands auteurs

Richard Musgrave :

Economiste américain (1919-2007), spécialiste d’économie publique et fiscale. On lui doit en 1959 la classification des logiques d’intervention de l’Etat distinguant la fonction d’allocation des ressources (l’Etat modifie l’orientation de la production telle qu’elle résulterait des seuls mécanismes marchands), la fonction de redistribution des revenus et des richesses et enfin la fonction de régulation de l’activité économique.

John Maynard Keynes :

économiste britannique (1883-1946). Il est considéré comme le père de la macroéconomie moderne avec son ouvrage Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et  de la monnaie  (1936). Il y critique le modèle microéconomique néoclassique et sa croyance dans la capacité des mécanismes du marché à assurer l’équilibre général sur tous les marchés  à la fois, y compris le marché du travail. En s’appuyant sur une logique macroéconomique et une approche en termes de circuit, Keynes montre la possibilité d’un équilibre de sous-emploi à l’origine d’un chômage involontaire. Une intervention des pouvoirs publics est alors justifiée pour soutenir l’activité économique par une politique budgétaire et/ou monétaire de relance. Dans le chapitre 12 de la Théorie générale, Keynes montre que les marchés financiers ne sont pas efficients et peuvent favoriser des comportements spéculatifs et moutonniers à l’origine de la constitution de bulles spéculatives. Il s’agit d’une des premières analyses des conséquences macroéconomiques indésirables de l’agrégation de comportement individuels rationnels.

Richard Kahn :

économiste britannique (1905-1989). Il est le premier à présenter le mécanisme du multiplicateur d’emploi en 1931. Dans la Théorie générale, J.M. Keynes lui empruntera ce mécanisme qui  va devenir central dans les politiques de relance budgétaire. La dépense initiale générant  des vagues successives de revenus qui soutiennent l’activité et l’emploi.

John Hicks :

économiste britannique (1904-1989), prix Nobel d’économie en 1972. Il écrit un an seulement après la parution de la Théorie générale de JM Keynes un article intitulé « Mr Keynes and  the classics. A suggested interpretation » (1937) qui est considéré comme le début de « l’économie de la synthèse » entre le modèle néoclassique et keynésien. Il est le père du modèle IS-LM qui va être au cœur de la macroéconomie de l’après-guerre. Ce modèle permet de choisir entre  politique budgétaire ou monétaire pour relancer une économie.

Milton Friedman :

économiste américain (1912-2006), prix Nobel d’économie en 1976. Il est à la  base d’une refondation des modèles macroéconomiques à partir des années soixante, en opposition à la macroéconomie keynésienne. En supposant que les agents économiques agissent en intégrant leurs anticipations du futur, il va fonder la théorie du revenu permanent. Une relance budgétaire keynésienne risque alors  de ne pas modifier le comportement des ménages en laissant inchangé leur revenu permanent ; le multiplicateur budgétaire ne peut pas jouer. Il est le fondateur également du courant monétariste et considère que l’inflation est un phénomène purement monétaire. Cela aboutit à une reformulation de la courbe de Phillips qui à long terme est verticale : le chômage structurel ne peut être combattu par des relances keynésiennes ; l’inflation devient alors le principal objectif des politiques conjoncturelles et elle ne peut être combattue que par une politique monétaire de contrôle de la masse monétaire.

Paul Samuelson :

économiste américain (1915-2009), prix Nobel d’économie en 1970. Il est un des principaux représentants de « l’économie de la synthèse », ce courant qui tenta après la seconde guerre mondiale de réaliser la synthèse entre les enseignements de la macroéconomie keynésienne et de la microéconomie néoclassique. Il a notamment proposé une représentation graphique dite du « diagramme à 45° » des conditions d’équilibre macroéconomique global entre l’offre et la demande et des conditions sous lesquelles cet équilibre peut s’accompagner de sous-emploi et de chômage. Il a également proposé une explication du caractère pro-cyclique de l’investissement en combinant le mécanisme du multiplicateur et de l’accélérateur d’investissement.

Ronald Coase :

économiste britannique (1910-2013), prix Nobel d’économie en 1991. Son article « The nature of the firm » (1937) est une des bases de l’économie institutionnelle. Il y montre  que l’existence de coûts de transaction explique la mise en place d’institutions comme les entreprises alors que dans le modèle microéconomique standard, le marché est censé être la forme la plus efficace d’organisation des échanges. Dans le domaine des externalités et des biens collectifs, Coase montre que l’absence de droits de propriété est à l’origine de situations sous-optimales. Le théorème de Coase montre qu’attribuer des droits de propriété sur les biens à l’origine d’externalités suffit à optimiser leur production. L’attribution de brevets permet ainsi de favoriser les externalités positives issues de l’innovation. Dans le domaine de l’environnement, l’attribution de quotas et de droits à polluer échangeables sur des marchés spécifiques incite les agents à réduire leur pollution pour pouvoir en tirer des ressources. Il s’agit d’une solution alternative au principe du pollueur-payeur de Pigou.

Arthur Cecil Pigou :

économiste britannique (1877-1959). Il fut le professeur de Keynes qui critiqua sa théorie du chômage dans la Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnnaie. En réponse à Keynes, Pigou donna son nom à l’effet dit d’encaisses réelles (ou effet Pigou) selon lequel la baisse des prix consécutive à une récession augmente le pouvoir d’achat de la monnaie (les encaisses réelles) ce qui peut faire repartir naturellement l’économie. Arthur Pigou est surtout célèbre pour son  analyse de l’économie du bien-être. Il analyse notamment les externalités et préconise l’utilisation du système fiscal pour internaliser celles-ci et les intégrer dans le prix des biens qui en sont à l’origine. C’est donc le père de l’écotaxe et du principe « pollueur-payeur ».

Kenneth Arrow : 

économiste américain (1921-), prix Nobel d’économie en 1971. Il  est avec Gérard Debreu celui qui a démontré la possibilité théorique d’un équilibre général et optimal à la fois dans une économie de marchés. Mais il montre également que les conditions de réalisation de cet équilibre ne  sont en réalité jamais réalisées. Le « théorème d’impossibilité » d’Arrow montre ainsi qu’il est impossible de déterminer mathématiquement une fonction de préférence collective à partir des fonctions de préférences individuelles. Il montrera de même qu’en cas d’information imparfaite et asymétrique, les marchés ne sont pas efficients. Ou encore qu’il existe des effets d’apprentissage (qu’il appelle learning by doing) qui fournissent des avantages spécifiques à certains agents économiques. Il est donc un des précurseurs des théories de la croissance  endogène.

Étude de l’institut de l’entreprise

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