Les déséquilibres macroéconomiques et financiers

Les principales définitions

Anticipations adaptatives : théorie selon laquelle les agents économiques corrigent leurs anticipations une fois qu’ils ont pris en compte leurs erreurs. C’est la base théorique sur laquelle Friedman fonde sa réfutation de la courbe de Philips. Les économistes de la nouvelle école classique se fondent, eux, sur l’hypothèse d’anticipations rationnelles : les agents ne font pas d’erreurs dans leurs anticipations, ils peuvent seulement être surpris par des chocs extérieurs.

Bulle spéculative : augmentation très forte et rapide de la valeur d’un ou plusieurs actifs sur les marchés financiers. Cette augmentation s’explique par le fait que cet actif est bien plus demandé qu’offert. L’anticipation d’une future augmentation pousse à acheter dans l’espoir d’un gain à la revente. L’explosion d’une telle bulle peut être à l’origine d’une crise financière.

Chômage frictionnel : période de chômage entre l’occupation de deux emplois. Au niveau macroéconomique, le chômage frictionnel est celui qui s’explique par la durée de transition nécessaire entre les emplois.

Chômage structurel : chômage qui ne s’explique pas par la conjoncture économique mais par les structures de l’économie. C’est, par exemple, le chômage de personnes dont la qualification est obsolète. Il s’oppose au chômage conjoncturel.

Chômage involontaire : explication du chômage selon laquelle il résulte d’éléments extérieurs aux choix des individus sans emplois. Il s’oppose au chômage volontaire selon lequel le chômage provient de l’arbitrage des individus qui refusent l’emploi sous certaines conditions.

Crise financière : altération de tout ou partie du système financier. On distingue trois grands types de crises financières, qui peuvent parfois se combiner : les crises bancaires, les crises boursières et les crises de change.

Déflation : au sens strict, la déflation correspond à la baisse générale du niveau des prix (taux d’inflation négatif). Ce terme désigne aussi une baisse des principales variables économiques.

Demande effective : elle désigne, selon Keynes, la demande globale (celle provenant des consommateurs, celle provenant des entreprises et celle émanant de l’extérieur) anticipée par les entrepreneurs. C’est cette anticipation qui détermine le niveau de l’investissement et, au final, le volume d’emploi.

Désinflation : ralentissement de l’inflation. Elle correspond à une baisse du taux d’inflation.

Etalon-or : système monétaire dans lequel la valeur de la monnaie est exprimée par un poids fixe d’or. Chaque monnaie nationale est librement convertible en or et la création monétaire est strictement encadrée par la quantité d’or détenue par la Banque Centrale.

Hyperinflation : période marquée par des taux d’inflation très élevés et en constante augmentation.

Hystérèse : au sens le plus général, l’hystérèse désigne une situation où un système se maintient dans un certain état alors que la cause qui a mené à cet état a disparu. L’effet d’hystérèse du chômage désigne ainsi une explication du chômage actuel par des causes qui ont disparu. Par exemple, O. Blanchard, J. P. Fitoussi dans un rapport du CAE en 2000 intitulé "Croissance et chômage" expliquent le chômage français par des causes qui ont disparu : insuffisance d’investissement dans les années 1990, perte d’employabilité…

Inflation : processus de hausse cumulative et auto-entretenue du niveau général des prix. L’INSEE la définit comme une perte de pouvoir d’achat de la monnaie.

Inflation ressentie : mesure de l’inflation telle qu’elle est perçue par les ménages.

Indice des prix à la consommation : indice qui permet de mesurer l’inflation. C’est un indice de Laspeyres basé sur près de 200 000 prix. Il ne prend en compte que des prix à la consommation (ce qui fait par exemple qu’une hausse des prix des actifs n’a pas d’impact direct sur l’inflation). Il est mesuré chaque mois. Au niveau européen, il y a un indice des prix harmonisé qui permet les comparaisons internationales.

Illusion monétaire : théorie développée par Keynes selon laquelle les salariés font porter leurs revendications sur l’évolution de leur salaire nominal alors que les employeurs examinent les salaires réels pour prendre leurs décisions.

Prêteur en dernier ressort : institution qui peut apporter des liquidités aux agents qui en ont besoin en cas de difficultés. Auprès des banques, c’est souvent la Banque Centrale qui joue ce rôle. Au niveau international (notamment pour les crises de change), c’est le FMI qui remplit le plus souvent cette fonction.

Régulation financière : ensemble des acteurs et des règles qui cherchent à empêcher les crises financières ou à en limiter les effets.

Salaire de réservation : (ou salaire de réserve), dans la théorie néoclassique du marché du travail, il désigne le salaire en-dessous duquel les salariés n’offrent pas leur force de travail.

Segmentation du marché du travail : théorie selon laquelle le marché du travail est composé de deux compartiments : un marché primaire, sur lequel les emplois sont à durée indéterminée, bien rémunérés et fortement protégés par les syndicats et un marché secondaire sur lequel les emplois sont plus précaires, moins bien rémunérés, peu protégés et avec peu de possibilités de promotion. On retrouve sur le marché secondaire davantage de jeunes salariés (pour qui le passage est transitoire), d’immigrés, de salariés peu qualifiés… On parle parfois aussi de dualisme du marché du travail.

Stagflation : période où coexistent l’inflation et une stagnation de l’activité économique (faible croissance, montée du chômage…)

Tensions inflationnistes : terme qui désigne le fait que plusieurs facteurs jouent à la hausse sur le taux d’inflation sans pour autant que l’on observe réellement une accélération de l’inflation. Cela peut se faire quand des facteurs jouent dans l’autre sens. C’est une expression qui permet de rendre compte de l’existence de facteurs qui jouent en sens contraire.

Taux de chômage : il se calcule en divisant le nombre de chômeurs par le nombre d’actifs, c’est la part des chômeurs dans la population active. Il permet de connaître l’ampleur du chômage dans un pays.

Taux d’emploi : il se calcule en divisant le nombre de personnes occupant un emploi par la population totale (le plus souvent en âge de travailler). C’est une mesure complémentaire à celle du taux de chômage car le taux d’emploi permet de rendre compte de la mobilisation de l’ensemble de la population dans l’emploi et pas seulement de celle des actifs. Ainsi, un durcissement des droits à l’allocation chômage peut conduire à une baisse un peu artificielle du taux de chômage mais n’aura pas d’impact direct sur le taux d’emploi.