6. Economie et sociologie du développement

Les grands auteurs

Samir Amin (1931 - ) :

économiste néomarxiste égyptien, théoricien de l’école de la dépendance. C’est selon lui le développement des pays développés qui produit le sous-développement des pays du Sud. Il prôna dans un premier temps la déconnexion, à savoir le développement autonome et indépendant des pays du Sud avant de s’en détacher par la suite.

 

Emmanuel Arghiri (1911 – 2001) :

économiste néomarxiste grec, il développe la théorie de l’échange inégal pour expliquer que les différences de valeur du travail entre les pays pauvres et les pays riches produisent un échange injuste entre eux et donc le sous-développement des premiers.

 

Esther Duflo (1972 - ) :

économiste française, professeur au MIT et spécialiste de l’évaluation aléatoire des politiques de lutte contre la pauvreté. Elle milite pour la mise en œuvre d’expérimentations microéconomiques des politiques de développement par opposition aux politiques macroéconomiques et uniformes de développement.

 

Tim Jackson :

économiste britannique spécialiste du développement soutenable. Il travaille à l’élaboration de politiques macroéconomiques soutenables permettant de concilier la prospérité et le développement en les déconnectant de la croissance économique.

 

Arthur Lewis (1915 – 1991) :

économiste britannique, pionnier de l’économie du développement, il a théorisé l’analyse dualiste comme explication du sous-développement et a insisté sur les facteurs non économiques du développement.

 

Gunnar Myrdal (1898 – 1987) :

économiste keynésien suédois, prix nobel d’économie en 1974. Il prône un fort interventionnisme public pour sortir des pays pauvres du sous-développement du fait qu’ils souffrent d’institutions et de structures traditionnelles handicapantes.

 

Douglas North (1920 - ) :

économiste institutionnaliste américain, prix nobel d’économie en 1993. Il est spécialiste du rôle des institutions dans les processus de croissance économique et de développement des Nations.

 

François Perroux (1903 – 1987) :

économiste français inclassable, il considère le sous-développement comme le fruit de la structures des relations commerciales et stratégiques internationales.  Il prône la mise en œuvre de stratégies autocentrées de développement via les industries lourdes et l’émergence de « pôles de croissance ».

 

Walt Rostow (1916 – 2003) :

économiste libéral américain, il est à l’origine de la théorie critiquée du processus linéaire de développement par la succession de 5 étapes depuis la société traditionnelle à la société de consommation de masse.

 

Ignacy Sachs (1927 - ) :

économiste hétérodoxe franco-polonais, membre du courant de l’écodéveloppement qui a participé à la préparation des conférences internationales de Stockholm (1972) et de Rio (1992). Il considère qu’il faut intégrer les apports de l’antropologie et de la socio-économie dans l’analyse des processus de développement et de sous-développement.

 

Alfred Sauvy (1898 – 1990) :

économiste et démographe français, il est à l’origine de la théorie de la transition démographique et de la notion de Tiers-Monde qu’il élabore en 1952.

 

Amartya Sen (1933 - ) :

économiste néoclassique indien prix nobel d’économie en 1998. Spécialiste des questions de pauvreté (qui a en grande partie des causes politiques) ainsi que du courant de l’économie du bien-être, il propose une relecture des principes de justice sociale rawlsien par l’affirmation de la liberté vie le concept de capabilité. Il travaille à la définition de nouveaux indicateurs de croissance et de développement.

 

Robert Solow (1924 - ) :

économiste néoclassique américain, prix nobel d’économie en 1987. Spécialiste des théories de la croissance, il a intégré l’enjeu de la soutenabilité dans ses modèles de croissance, ouvrant ainsi la voie aux modèles de soutenabilité faible où les différents capitaux, dont le capital naturel, sont substituables entre eux.

 

Joseph Stiglitz (1943 - ) :

économiste néokeynésien américain, prix nobel d’économie en 2001. Spécialiste de la concurrence imparfaite et des aysmétries d’information, il s’intéresse aussi aux stratégies de développement. Démissionnant de son poste d’économiste en chef et de vice-président de la Banque mondiale en 2000, il critique avec virulence les politiques d’ajustement structurel imposées par les institutions internationales et prône la relocalisation des stratégies de développement.

 

Immanuel Wallerstein (1930 - ) :

sociologue américain. Influencé par Karl Marx et Fernand Braudel, il propose l’analyse du « système-monde » par la théorie du centre et de la périphérie. En ce sens, ce sont des relations de domination et de dépendance qui caractérisent la structure de ce système.